Célébrée le 01 décembre de chaque année, la journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida est une occasion pour chaque pays de faire le bilan de ses activités, dans le cadre de la lutte. Tout comme les années précédentes, le collectif des organisations de la société civile pour la lutte contre le VIH/Sida, CASC en abrégé, ne reste pas en marge de cette journée.
Sous le slogan « connais ton statut »,le CASC avec le soutien de MSF, a organisé une caravane de sensibilisation avec pour point de départ le lycée Matam et la mairie comme point d’arrivée. C’est une initiative qui vise à promouvoir le dépistage volontaire et le soutien de la communauté aux personnes vivant avec le virus, une manière de mettre fin à la stigmatisation. Le coordinateur général du CASC, Aboubacar Sidiki Kourouma a mis l’occasion à profit pour interpeller le gouvernement et ses partenaires.
« A l’heure où je vous parle, il y a une rupture totale d’intrants de dépistage au niveau national. Le mois de décembre est une occasion pour nous de dépister le plus grand nombre de personnes mais cette année on ne pourra pas le faire comme on le souhaite à cause de la rupture ».
Poursuivant son intervention, Mr Kourouma dénonce la mauvaise utilisation des fonds destinés à la lutte contre le VIH.
« Les bailleurs de fonds ont maintenant peur de nos autorités à cause du détournement de fonds investis dans la lutte, la corruption et le manque de gestion saine. Donc ces facteurs impactent négativement la lutte contrairement à certains pays de la sous-région ».
Malgré ces difficultés, les efforts sont visibles sur le terrain. Pour l’année 2018 par exemple, MSF a assuré une prise en charge de 1 700 femmes dans le cadre de la prévention de la transmission de la mère à l’enfant, un suivi de 700 enfants réalisé et une couverture de 70% de la charge virale. Et cela, grâce à l’appui des organisations sociales qui interviennent dans le domaine.
Seydouba Sacko, maire de la commune qui abrite l’activité, s’engage à accompagner le CASC pour mettre fin à la stigmatisation et la discrimination des personnes infectées au sein de la communauté.
« le conseil communal par ma voix rassure de sa disponibilité à assurer une large sensibilisation dans les 24 quartiers de notre commune et au sein des groupes socio-professionnels et nous réitérons notre soutien inconditionnel à toutes les initiatives allant dans le sens du bien-être de nos populations « .
Pour plus marquer ce trentième anniversaire, le CASC lance un appel à soutien en faveur des personnes vivant avec le VIH/Sida et prévoit des journées de dépistage à Conakry et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays du 03 au 22 décembre 2018.