Le centre de santé de DOKO, dans le district sanitaire de Siguiri, région de Kankan, est en train d’améliorer considérablement la qualité de la prise en charge des femmes en état de famille et des nouveau-nés. Grâce à une synergie d’action des relais communautaire, des sages femmes et du Chef de centre, l’impact de la pandémie de Covid-19 est fortement atténué. Tout cela est rendu possible grâce à l’appui du Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA), à travers son projet « Continuité des services de SRMNIA-N dans le contexte Covid-19 dans les régions de Kindia et Kankan”
Le projet « Continuité des services SRMNIA-N dans le contexte Covid-19 dans les régions de Kindia et Kankan » est mise en œuvre depuis le dernier trimestre de l’année 2020. L’objectif pour l’UNFPA était de soutenir le gouvernement guinéen pour le recrutement, la formation et le déploiement dans les deux régions de 60 sages – femmes expérimentées, 83 agents de santé communautaire et 834 relais communautaires (RECO). Ces ressources humaines ont pour rôle d’appuyer l’offre de service de santé de la reproduction de qualité dans les structures de santé et dans la communauté. Kadiatou KOUYATE est l’une des RECO du Centre de santé de DOKO, dans la préfecture de Siguiri. Elle est une sorte d’intermédiaire entre la communauté et le Centre de Santé. Assise sur une moto, un sac au dos, elle est toujours disponible et intervient au sein des communautés en se déplaçant de localité en localité pour rencontrer les femmes. Elle nous raconte une de ses visites de terrain à Tomboko : « Nous recherchons les femmes de fois même dans la rue pour voir celles qui ne font pas la CPN. Nous les sensibilisons et les encourageons à venir prendre le carnet et aussi à respecter les rendez-vous et à se faire vacciner. Nous sommes toujours à la disposition du centre et de la communauté », dit-elle. Selon elle, les difficultés rencontrées sont surtout liées au non-respect des rendez-vous, chose que le relais communautaire est en train de réduire lors de ses visites de terrain.
Pour sa part, Henriette Loua, Sage-Femme, est chargée de la CPN au Centre de Santé de DOKO. Elle travaille souvent avec l’agent PEV sur la stratégie avancée en se rendant dans des districts lointains. Madame Loua nous parle de sa stratégie « On choisit les jours d’affluence comme les lundis et Vendredi parce que ces jours-là, les femmes ne vont pas à la mine. Je prends quelques carnets et fils, bref tout ce qui est nécessaire pour la prise en charge de la femme en état de famille, je vais avec l’agent PEV, on se déplace pour les villages. Avant d’aller on prend rendez-vous avec le Chef de district, le Chef de poste de santé et les femmes également sont informées à l’avance. Elles se regroupent toutes dans un lieu le jour J, soit chez le Chef du district ou au poste de santé. Moi je consulte les femmes tout comme les nouveaux nés et l’agent PEV procède à la vaccination. Récemment nous étions même à Fanako », explique la sage-femme.
Cette stratégie leur a permis d’aller dans des zones éloignées comme Souloukouni et d’autres villages situés au-delà de 50 Km de DOKO Centre « On a touché beaucoup des villages, cette stratégie avancée nous a permis de rencontrer les femmes qui ne savaient pas qu’elles devaient venir au centre de santé prendre le carnet. Elles savent maintenant l’importance de faire la consultation. Par exemple, nous avons était récemment à Fanako, Koin Koin, et Souloukouni situés respectivement à 15 km, 20 et 30 Km », ajoute-t-elle.
Le centre de santé de DOCO semble être un modèle dans la mise en œuvre de ce projet. C’est du moins ce que pense le Dr Abdoul Karim Camara, Chef du Centre de santé. « L’accessibilité de soins de santé maternelle en cette période de COVID-19 au centre de santé de DOKO est à plus de 100 %, parce qu’ici aucune zone ne se trouve au-delà de 60 Km »
Parlant de l’appui de la contribution des sages-femmes et relais communautaires, Dr Camara donne des détails sur leurs actions quotidiennes « ils identifient tous les problèmes et les remontent au centre. C’est par exemple, quelles sont les complications qui peuvent survenir dans une localité. Une fois les informations obtenues, ils diligentent au centre pour une meilleure prise en charge. Ils sont formés conséquemment par rapport à leurs tâches », précise-t-il.
Les femmes ayant bénéficiés de ces services, ne cachent pas leur satisfaction. Elles sont parfois surprises de se voir offrir des cadeaux, en plus des soins qu’elles reçoivent. Micheline CONDE, une des bénéficiaires de cet appui de l’UNFPA revient sur sa dotation « On a beaucoup bénéficié ici, moi j’ai eu ici des dons de savons, marmites, serviettes, habits, vraiment j’étais contente et surprise ».
Avec une population estimée à 98 146, soit une cible attendue de 358, le Centre de DOKO a fait un record de 965 au trimestre I de l’année 2022 soit un taux de 200 % du résultat attendus. Ce travail est rendu possible grâce au renforcement de capacité des sages-femmes, Relais communautaires par l’UNFPA. La dernière dotation reçue de l’UNFPA au centre de santé de DOCO date du vendredi 20 mai 2022.Un appui pour le bien-être de la population et surtout pour la sauvegarde de la santé maternelle et infantile.
Par Amadou Oury Souaré
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