Promotion de la santé: un atelier d’orientation pour une vingtaine de journalistes

Le Service national de promotion de la santé (SNPS) en collaboration avec la Direction Nationale des grandes endémies,  a  mobilisé ce mardi 30 juillet 2019, une vingtaine de journalistes dans les locaux du Programme Elargi de Vaccination (PEV). L’objectif était de les orienter par rapport aux messages clés à communiquer en vue de la bonne information des populations sur les interventions sanitaires de masse.

La salle de réunion du Programme Elargi de Vaccination (PEV) a servi de cadre ce mardi, à un échange entre le Service National de Promotion de la Santé (SNPS) et une vingtaine de membres de l’Association des journalistes en santé de Guinée (AJS-Guinée). Il était question pour le SNPS et la Direction Nationale des grandes endémies, de donner la bonne information à ces  journalistes, dans le cadre des interventions sanitaires de masse.

A travers une présentation Power Point, Saikou Oumar Sagnane, socio-anthropologue de la santé, a au nom de ses collègues, expliqué aux journalistes, l’importance des interventions sanitaires de masse. Dans sa présentation, il a également fait une analyse situationnelle de ces interventions avant de dire le rôle que les journalistes peuvent jouer  dans leur promotion.

Présidant la réunion, le Dr Taliby Kaba, Directeur Général du SNPS a quant à lui, a dévoilé les raisons d’une telle initiative.

« Nous avons organisé cette rencontre pour solliciter l’engagement des journalistes à nous accompagner dans nos activités de promotion de la santé. Parmi ces activités, il y a évidemment les campagnes d’interventions de masse aussi bien au niveau de la vaccination qu’au niveau de la lutte contre le paludisme et les maladies tropicales négligées » a-t-il annoncé.

Poursuivant son intervention à l’endroit des journalistes, Docteur Kaba assure que son service est venu pour remettre de l’ordre.

« Le rôle du service national de promotion de la santé c’est aussi de remettre de l’ordre dans la communication santé. N’importe qui ne doit pas dire n’importe quoi. D’abord nous allons institutionnaliser ce cadre de collaboration avec les hommes de média. Ensuite, nous allons les associer dans nos activités, du début à la fin. Ils doivent donc s’engager à nous accompagner à la réussite de nos actions au niveau opérationnel », a ajouté le Dr Kaba.

Les journalistes santé, de leur côté, ont énuméré quelques difficultés dans le traitement de l’information santé. Il s’agit entre autres de l’accès difficile aux sources officielles d’information et du manque de disponibilité des cadres du ministère de la santé notamment quand il s’agit de participer aux émissions. Ce qui, selon eux, complique le recoupement  de l’information et favorise la prolifération des rumeurs.

Alimou Souaré, journaliste et vice-président de l’AJS-Guinée a rappelé la désinformation qu’il y a eu lors de la distribution du Praziquantel.

« Les journalistes n’ont pas été informés qu’une telle campagne devait se faire. C’est quand les effets secondaires du médicament ont été constatés chez certains enfants et que les rumeurs ont fait écho, que les journalistes ont cherché à savoir ce qui se passe. Et tout le monde parlait de campagne de vaccination, même certains journalistes, alors qu’il s’agissait de distribution de médicaments. Je pense que si les journalistes avaient été associés en amont, ils auraient pu donner la bonne information et on aurait évité ce qui s’est passé » a-t-il souligné.

C’est pour éviter ce genre d’incident dans le futur que la Direction Nationale des Grandes Endémies,  a pris l’initiative de procéder  à une éducation des populations sur les activités de masse avant le lancement des prochaines campagnes. Déjà, un Plan de Communication Intégré a été élaboré sous le leadership du Service National de Promotion de la Santé. Ce plan a pris en compte l’harmonisation des messages sous forme de guide qui a été présenté et mis à la disposition des participants.

Une initiative salutaire, conséquence d’un contexte difficile !

Ce rapprochement entre journalistes  et Ministère de la santé est la conséquence de trois faits marquant :

D’abord, il y a l’émergence d’un nouveau leadership avec des actions fortes au niveau du Service Nationale de Promotion de la Santé. Ce qui renforce la Direction Nationale des Grandes Endémies dans sa nouvelle démarche. Cette dernière qui s’est engagée dans un élan de changement de méthode, visant à apporter une éducation des populations sur ses activités de masse avant le lancement des prochaines campagnes.

Ensuite, il faut noter qu’il y a eu une prise de conscience et des leçons ont été tirées des précédentes campagnes d’intervention sanitaires de masse. Qu’il s’agisse de la vaccination, de la distribution des moustiquaires ou de celle de médicaments de prévention, les interventions ont  été marquées par une forte réticence. Pour cause, une faible communication faisant place à la méconnaissance des avantages de ces interventions par une grande partie de la population. Cette méconnaissance ou incompréhension est souvent amplifiée par de fausses rumeurs.

Enfin, il faut ajouter à cela l’intérêt grandissant des journalistes à couvrir les questions de santé. Depuis le passage de l’épidémie d’Ebola en Guinée, le nombre de journalistes qui s’intéressent aux questions de santé ne fait qu’augmenter. Organisés en association, ils expriment, à toutes les occasions, le besoin sinon la nécessité pour eux  d’accéder à l’information santé dans le pays.

Désormais, le ton est donné, les différents acteurs ont promis de se retrouver avant la fin du mois d’août pour la continuité des actions.

 

  Korka Bah

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