La Coalition Nationale des professionnels de la santé (CONAPROS) a organisé ce jeudi 5 septembre 2019, une conférence débat dans la salle des fêtes de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Portant sur la moralisation de la profession médicale, elle a mobilisé des professionnels du secteur médical et pharmaceutique, des étudiants et d’autres citoyens intéressés.
La salle des fêtes de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry a servi de cadre à une conférence débat ce jeudi 5 septembre 2019. Organisée par la CONAPROS, elle a porté essentiellement sur l’état des lieux sur la pratique de la profession médicale en Guinée. Dès l’entame, le coordinateur de la CONAPROS, le Dr Abdoulaye Kaba, a donné le ton en rappelant l’origine de la création de cette coalition.
« La CONAPROS est née suite aux questions que nous nous sommes posées après multiples crises de morale, d’éthique, de déontologie et de responsabilité qui assaillent le secteur de la santé depuis de longues années ».
Poursuivant son intervention, le Dr Kaba situe les responsabilités dans ces crises.
«Nous sommes tous responsables d’une manière ou d’une autre, de par notre participation active ou passive à la gestion de la chose publique. Nous avons laissé l’anarchie dominer la gestion de notre système de santé, pour finalement laisser la place au manque de confiance entre les professionnels de santé et la population guinéenne. C’est pourquoi une société civile forte évoluant dans le secteur de la santé, permettrait d’interpeller les professionnels de santé pour une prise de conscience collective, sans frustration, en nous mettant face à notre propre insuffisance », a martelé le Dr Kaba.
Pendant plus d’une heure, trois conférenciers ont présenté leurs exposés. Il s’agit du Pr Hassan Bah, président du Conseil national de l’ordre des médecins, du Dr Aboubacar Conté, directeur national des établissements hospitaliers et de l’hygiène hospitalière et de Maitre Amadou Tidiane Kaba, ancien membre de la cour constitutionnelle. Dans son intervention, le Pr Hassan Bah a indiqué que « la moralisation de la profession médicale est une activité qui est dévolu aux ordres professionnels de la santé ». Il a également expliqué les différentes conditions exigées par la loi pour tout exercice de la profession médicale en Guinée, avant de se lancer dans une sorte de dénonciation des problèmes liés au respect de cette loi. Pour le bâtonnier, Maitre Amadou Tidiane Kaba, « la meilleure façon de moraliser la société, c’est de moraliser la justice ». Selon lui, la sanction est le moyen par lequel on peut aboutir à une moralisation de la profession médicale.
« Si nous voulons assainir la profession médicale, je crois qu’il ne faut pas avoir d’état d’âme et il ne faut pas avoir de sentiments. Il faut sévir pour que le corps médical de la Guinée puisse être un corps viable…. S’il est question de moraliser le corps médical, je pense qu’il y a forte à faire mais nous ne pourrons jamais l’atteindre avec le cœur que nous avons en ce moment, parce que nous sommes frileux», a enchainé Maitre Kaba.
On se souvient que le 20 juillet dernier, la même CONAPROS avait organisé un meeting de reconnaissance au président de la république. Lors de cette rencontre où plusieurs hauts cadres et professionnels de la santé avaient pris part, le Pr Alpha Condé avait solennellement ordonné à cette coalition d’œuvrer pour la moralisation de la profession médicale. C’est dans ce cadre, selon Dr Mohamed Condé, coordinateur adjoint de la CONAPROS, que cette conférence se tient. Il précise tout de même, que celle-ci n’est que le début d’une série d’activités que la coalition entend réaliser en faveur de la moralisation de la profession.
« Nous allons bientôt organiser un débat national qui va regrouper les médecins, les pharmaciens, les journalistes, les artistes et toutes les autres couches de la société guinéenne. Au sortir de ce débat nous pourrons avoir un document qui servira à élaborer une politique nationale de la moralisation du secteur médical et pharmaceutique », a affirmé le Dr Mohamed Condé.
Korka Bah
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