La résistance antimicrobienne, un sérieux problème de santé publique !

La question de la résistance antimicrobienne était au centre des débats lors du tout premier congrès de la Société guinéenne de pathologies infectieuses et tropicales (SOGUIPIT). Les 10 et 11 octobre dernier, des spécialistes venus de la France et de plusieurs pays d’Afrique ont largement échangé sur le sujet. Le constat est inquiétant et interpelle tout le monde.

 

Les antimicrobiens sont des substances qui peuvent tuer ou ralentir la croissance des microbes. C’est pourquoi, depuis leur découverte, ils sont utilisés comme médicaments pour lutter contre plusieurs maladies à travers le monde. Seulement, l’utilisation abusive de ces antimicrobiens dont les antibiotiques, crée une résistance des microbes, qui semblent ‘’s’habituer’’ à ces substances. Ce phénomène est observé dans le monde entier et constitue une véritable préoccupation des acteurs de la santé.

Présent au congrès de la SOGUIPIT, le représentant de l’OMS en Guinée, le Pr Georges Alfred Kizerbo affirmait que « la résistance antimicrobienne compromet la prévention et le traitement efficace d’un nombre croissant d’infections et la réussite d’actes chirurgicaux et de chimiothérapies. La résistance antimicrobienne rend plus complexe les interactions entre les maladies infectieuses et les maladies chroniques non transmissibles comme le diabète et les cancers. Elle augmente également le coût des soins à cause de la durée plus longue des infections, des tests supplémentaires et des médicaments et soins intensifs plus onéreux ».

Dans les milieux de soins, les praticiens font face au même défi, avec les échecs répétés de différents schémas thérapeutiques. Dans son intervention, à l’ouverture du congrès, le Pr Mamadou Saliou Sow, président de la SOGUIPIT a clairement indiqué que la Guinée n’y échappe pas.

« En Guinée, comme ailleurs, les cliniciens sont confrontés à la résistance aux antimicrobiens, provoquant des échecs de traitement et favorisant le développement d’infections dans les lieux de soins. Les motifs de ces résistances sont souvent multifactoriels et leur prévention exige des mesures coordonnées en collaboration avec les professionnels de santé humaine, animale et celle environnementale », a déclaré le Pr Sow.

Face à un tel phénomène, la question sur le respect des règles liées à la prescription des antibiotiques dans les structures de soins, mérite d’être posée. En outre, il faut rappeler que la vente illicite et anarchique des médicaments, favorise l’automédication et donc une utilisation abusive et non contrôlée des antimicrobiens. Les spécialistes soutiennent que si des mesures rapides et efficaces ne sont pas prises face à ce fléau, il serait extrêmement difficile, voire impossible de traiter certaines maladies.

Korka BAH

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