Atelier de révision des normes de la santé des adolescents et des jeunes

Dans le souci d’améliorer la santé des adolescent et des jeunes en République de Guinée, le ministère de santé et la coalition nationale des organisations de la société civile pour le repositionnement de la planification familiale, avec l’appui financier de Intrahealth, organise un atelier de 4 jours à Conakry. Cet atelier consiste à la révision des normes de la santé des adolescents et des jeunes en vue d’une meilleure adaptation aux normes mondiales de l’OMS.

C’est dans un hôtel de la place que s’est ouvert ce mardi 22 Octobre 2019, l’atelier de formation sur la révision des normes de la santé des adolescents et des jeunes pour les adapter aux nouvelles normes mondiales pour la qualité des services destinés aux adolescents et aux jeunes en Guinée.

L’objectif est de réviser les normes en santé reproductive des adolescents et jeunes (SRAJ) de 2013 en Guinée pour les adapter aux nouvelles normes mondiales de l’OMS pour la qualité des services destinés aux adolescents et aux jeunes définies en 2018. Il s’agira pour les participants, d’analyser le contenu des documents actuels des normes de SRAJ de la Guinée, identifier les écarts de contenu entre les deux documents, adapter les documents nationaux aux normes mondiales de l’OMS en tenant compte des problèmes prioritaires identifiés dans l’espace de la CEDEAO  et enfin organisé un atelier de validation des normes révisées, les éditer et les disséminer.

Les attentes des organisateurs à la fin de l’atelier est d’avoir un rapport de revue documentaire en SRAJ ; la disponibilité d’un draft des normes SRAJ adaptées aux nouvelles normes de l’OMS et de voir que les normes révisées sont validées.

Depuis quelques années selon les organisateurs, la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes s’inscrit au cœur des activités de recherche, des politiques des gouvernements et des institutions. Dans le monde, on estime qu’environ 16 millions d’adolescentes accouchent chaque année, les complications lors de la grossesse et de l’accouchement sont la deuxième cause de mortalité maternelle chez les filles âgées de 15 à 19 ans, après le VIH&SIDA. Au même moment, 23 millions d’adolescents ont besoin de contraception, mais n’y ont pas accès.

En Guinée, les adolescents et les jeunes représentent 46% de la population, les rapports sexuels sont précoces au sein de cette couche, 13% des femmes et 6% des hommes ont eu leurs premiers rapports sexuels avant l’âge de 15 ans. Par rapport à la procréation, 26% des femmes âgées de 15 à 19 ans ont déjà commencé une vie procréatrice, 21% ont eu au moins une naissance vivante et 5% sont enceintes de leur premier enfant. La prévalence de l’infection au VIH chez les jeunes de 15 à 24 ans est estimée à 1,1%, et une faible utilisation des méthodes modernes de contraception, soit 3% des filles âgées de 15 à 19 ans utilisent une méthode contraceptive. Les adolescents et les jeunes ont un accès limité aux services de santé de la reproduction et la planification familiale (EDS 2018).

Ces adolescents d’aujourd’hui ont un énorme défi à relever pour devenir des adultes actifs et productifs. Un grand nombre d’individus et d’institutions techniques et financières jouent un grand rôle, afin de promouvoir un développement sain des adolescents, de prévenir des problèmes de santé et d’y faire face lorsqu’ils se présentent. Le personnel de santé a une importante contribution à apporter dans chacun de ses domaines.

Face à cette situation, le Gouvernement guinéen a non seulement élaboré et adopté une  politique nationale de santé de la reproduction, une expression d’une adhésion et d’un engagement aux principes et recommandations de la CIPD au Caire en 1994, mais aussi le ministère de la santé à jugé nécessaire et convenable de créer au sein du dit Ministère une Direction Nationale de la Santé Familiale et de la Nutrition, qui abrite une Division Santé de la Reproduction et une direction de la Santé des Adolescents et Jeunes.

L’opérationnalisation de cette politique, à travers la mise en place des programmes intervenant dans le domaine de la santé de la reproduction avec une composante santé des adolescents et jeunes, a permis d’améliorer la situation.

Selon la consultante internationale d’Intrahealth pour le programme régional de CS4FPplus Mme Sangaré Madina Bâ, « Ce programme régional CS4FPplus a pour objectif, le renforcement des capacités des organisations de la société civile pour bien soutenir les politiques et programmes en matière de santé et particulièrement ceux de SR /PF. Il intervient dans les 9 pays du partenariat de Ouagadougou pour soutenir les activités depuis sa mise en place ».

Poursuivant son intervention, la consultante a affirmé que « la Guinée a bénéficié depuis 2017 du soutien du programme pour mener une série d’activités au nombre desquelles on peut retenir :  l’élaboration et la mise à jour de la feuille de route nationale sur l’éducation complète à la sexualité, l’élaboration des modules de formation des enseignant, la formation des formateurs et des enseignants pour l’introduction de l’ECS dans les curricula d’enseignement, la formation des prestataires de santé pour l’amélioration de la qualité de l’offre des services adaptés aux adolescents et jeunes  et enfin cet atelier de formation pour adapter les normes SRAJ aux normes mondiales de l’OMS », a rappeler Mme Sangaré.

Mme Sangaré a également émis le souhait de voir qu’au sortir de ces 4 jours d’atelier, la Guinée aura des documents de santé des adolescent et jeunes adaptés aux normes mondiales de l’OMS pour l’amélioration de la qualité et de la disponibilité des services destinés aux adolescent et jeunes.

Elle a par la même occasion remercié la Direction Nationale de la santé Familiale et de la Nutrition et la Coalition nationale de la société civile pour le repositionnement de la planification familiale pour leur implication effective pour la réussite de cette activité.

Présente à l’ouverture de cet atelier, la Présidente de la coalition nationale des organisations de la société civile pour le repositionnement de la planification familiale, Dr Bintou Bamba a, dans son intervention, remercié au nom de sa structure tous les partenaires financiers et techniques pour leur appui tant financier que technique sans lequel cette rencontre n’aurait pas vu le jour.

« Nous sommes une des coalition mis en place dans la 3ème phase des pays membres du partenariat de Ouagadougou. Nous sommes fières d’être parmi les coalitions reconnues par les partenaires techniques et financiers et surtout d’être très avancées dans la mise en œuvre du plan d’aide de CS4PFplus » a estimé Dr Bintou Bamba.

Dr Bintou Bamba profitera de l’occasion pour remercier les partenaires pour leur appui financier et technique aux activités de la coalition. Elle a vivement remercié Intrahealth à travers la consultante, la direction nationale de la santé familiale et de la nutrition pour la bonne collaboration et surtout l’implication effective de la coalition dans toutes les activités du département.

Pour la Directrice Nationale de la santé familiale et de Nutrition du ministère de la santé Dr Djeney Fadima, « Cet atelier s’inscrit dans le cadre de l’amélioration des services de santé de la reproduction des adolescents et jeunes de notre pays. Les jeunes restent un maillon incontournable dans le développement de notre pays. Prendre en compte leurs besoins surtout en santé s’avère important d’où l’importance de la tenue de cet atelier qui je suis sûre nous donneras l’occasion d’adapter nos documents de santé. Je suis certaine qu’au terme de cet atelier que la Guinée aura des documents fiables et adaptés aux Nouvelles Normes Mondiales de l’OMS ».

Elle a enfin remercié les partenaires techniques et financier (UNFPA, Intrahealth et autres) pour leurs appuis inlassables pour l’amélioration de la santé des adolescent et jeunes de Guinée et la coalition des organisations de la société civile pour le repositionnement de la Planification Familiale pour leur implication effective.

Kadiatou Thierno Diallo

Journaliste