Le SNPS engagé dans une campagne médiatique nationale sur les zoonoses en Guinée

Depuis le 13 mai 2021, le Service National de Promotion de la Santé (SNPS) a lancé une campagne médiatique sur les zoonoses en Guinée. Financée par la Banque Mondiale, à travers le projet REDISSE, cette campagne a pour objectif, d’accroitre les connaissances des populations sur les risques liés aux zoonoses. Pour atteindre cet objectif, différents canaux de communication sont mis à profit pour diffuser des messages de sensibilisation.

Les zoonoses sont des maladies ou infections qui se transmettent des animaux vertébrés à l’homme, et vice versa. Les pathogènes en cause peuvent être des bactéries, des virus ou des parasites. La transmission de ces maladies se fait soit directement, lors d’un contact entre un animal et un être humain, soit indirectement par voie alimentaire ou par l’intermédiaire d’un vecteur. Connaissant le risque que les populations courent quotidiennement face à ces zoonoses, le Service National de Promotion de la Santé (SNPS), s’est donné pour mission de contribuer à l’amélioration de la communication et les informations sur les risques et événements de santé publique liées aux zoonoses prioritaires. Pour cela, il entend renforcer la mobilisation et l’engagement des hommes des médias dans la lutte contre les épidémies zoonotiques en Guinée. Selon Dr Camara Ibrahima Fania, responsable de la Cellule Information et Education à l’Hygiène, au sein du SNPS, c’est près de quarante radios et une demi-douzaine de télévision, à travers tout le pays, qui collaborent avec son service, dans le cadre de cette campagne médiatique nationale sur les zoonoses.

« Elle vise les canaux les plus suivis par nos cibles. Ce sont d’abord les télévisions, au nombre de six, y compris la RTG. Ensuite, à Conakry, nous avons seize (16) radios dont la radio nationale. A l’intérieur du pays, dans les régions, nous collaborons non seulement avec les radios rurales mais également avec une radio privée dans chaque région. A cela, il faut ajouter la campagne menée sur les réseaux sociaux et la production d’articles par les sites d’informations. Tout cela, permet d’accroitre les chances d’atteindre nos cibles. » a précisé Dr Camara.

Parlant des objectifs de la campagne, Dr Camara affirme que « nous voulons accroitre les connaissances des populations, sur les risques liés aux différentes maladies zoonotiques enregistrées en Guinée. Concrètement, ce que nous souhaitons, c’est un changement social et de comportement. Nous voulons permettre aux communautés de savoir, quelles sont les zoonoses qui existent dans leurs localités, les modes de transmission et également les moyens de prévention afin qu’elles s’approprient, elles-mêmes, de la lutte contre ces maladies. »

La campagne est entièrement financée par le projet REDISSE, qui l’avait inscrite dans son plan d’action opérationnel (PAO) de l’année 2021. Selon Dr Moustapha Grovogui, Coordonnateur National de l’Unité de Gestion de Projet Financement Banque Mondiale, ce financement vient répondre à un besoin de communication, dans un contexte d’épidémies de maladies zoonotiques. Il estime que « les ripostes actuelles contre les différentes maladies zoonotiques comme la Covid19, la fièvre hémorragique Ebola et la fièvre jaune connaissent des difficultés liées à la persistance des comportements à risque qui sont eux-mêmes entretenus par les rumeurs et la croyance aux fausses informations au sein des communautés. La campagne de sensibilisation peut être mise à contribution pour accroitre la connaissance de la population sur ces zoonoses et l’adoption des comportements favorables pour prévenir ces maladies. »

S’agissant du déroulement de la campagne, Dr Grovogui s’en réjoui et affirme qu’en plus de la production des articles de presse en ligne et des interviews, des tables rondes, des émissions interactives sont également au programme. Selon lui, un consultant sera recruté pour évaluer l’impact des activités de communication sur le changement social et de comportement.

Il faut rappeler que la Guinée est un foyer d’épidémies de plusieurs maladies zoonotiques. C’est d’ailleurs l’une des raisons de la création d’une plateforme nationale « Une Seule Santé » qui a la mission de coordonner, dans une approche multisectorielle et multidisciplinaire, toutes les interventions sanitaires en vue de prévenir, détecter et riposter contre les maladies émergentes et ré émergentes à potentiel épidémique. A ce jour, le pays retient prioritairement neuf (9) maladies zoonotiques qui sont : la Rage, l’Anthrax (ou charbon), Ebola, la Dengue, la Brucellose, la Grippe aviaire, la Fièvre jaune, la Fièvre Lassa et la Fièvre de la vallée du Rift.